Pourquoi j'ai quitté mon emploi

Chantal Valley a quitté son poste d'infirmière à l'hôpital Anna-Laberge parce qu'elle n'arrivait plus à concilier famille et travail. - Photo Michel Thibault

Pas d'accommodement pour une infirmière mère d'enfants handicapés

Michel Thibault

Le Soleil de Châteauguay - 8 mai 2010

Actualité > Santé

À l'heure où sévit une pénurie de personnel dans le réseau de la santé, une infirmière comptant 21 ans de service à l'hôpital Anna-Laberge a récemment démissionné parce que, dit-elle, il lui était impossible de concilier famille et travail. Mère monoparentale de deux enfants handicapés, Chantal Valley reproche au «système» de n'avoir pu l'accommoder. Son plus vieux atteint de paralysie cérébrale et d'une déficience intellectuelle sévère et son plus jeune autiste représentent une «lourde charge», observe Mme Valley. Faire garder ses garçons le soir, la nuit et les fins de semaine lui pose de grandes difficultés. Ainsi, elle demandait à son employer de pouvoir travailler seulement le jour et pas le dimanche. Cette requête constituait une exception à la règle qui prévoit que toutes les infirmières travaillent en alternance de jour/soir ou jour/nuit. Un principe inscrit dans la convention collective.
«J'ai rencontré mon chef à plusieurs reprises et le syndicat mais personne ne pouvait m'aider», déplore Chantal Valley. La dame soutient que son employeur, le CSSS Jardins-Roussillon, pouvait accéder à sa demande. «C'est à la discrétion de l'employeur. Ils ont refusé en disant qu'ils ne voulaient pas faire de précédent», explique-t-elle.
L'infirmière précise qu'elle «ne part pas en guerre» mais blâme le «système». «Ce système, cette société préfère me payer à rien faire chez moi plutôt que de m'accommoder avec mon horaire de travail alors que nous sommes en pleine pénurie dans mon métier. C'est un non-sens!!!»
Mme Valley laisse entendre que la situation dans le réseau en pousse plusieurs à aller «chercher dans les agences ce qu'elles ne peuvent avoir, c'est-à-dire un horaire flexible, choisir le milieu et de meilleures conditions de travail».

Bannie deux ans

Celle qui passe au privé ne peut toutefois revenir illico travailler à l'hôpital comme infirmière indépendante. Elle est bannie du CSSS qu'elle quitte durant deux ans. Une mesure qui vise à freiner le transfert vers les agences.
Si elle veut obtenir un poste d'infirmière, Chantal Valley devra trouver à l'extérieur du territoire.